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Contexte du RESAFADQuelques mots de présentationpar Jacques Wallet, Professeur Emérite . Université de Rouen, Coordonnateur avec Jacques Guidon et Jean Valérien du RESAFAD. Repères contextuelsL’initiative RESAFAD a démarré véritablement en 1997 ; après quelques années, l’hybridation de la formation à distance et du présentiel appuyé par les Technologies numériques ; nous avait conduits à acter une évolution paradigmatique et à adopter une évolution de l’acronyme en « RESAFAD-TICE » : RESeau d’Appui Francophone pour l’Adaptation et le Développement des Technologies de l’Information et de la Communication en Éducation. Ce changement resta si j’ose dire lettre morte et le premier acronyme, grâce sans doute à RESAFAD SENEGAL, a seul perduré. L’idée initiale, la préhistoire du projet sera présentée dans son contexte par Jean Claude Balmes, elle fut initialement prise en charge par le Ministère français de la Coopération, puis par le Ministère des Affaires étrangères ; RESAFAD bénéficiant, entre autres, du soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie. Le projet a constitué en son temps une rupture par son contenu1, sa gouvernance et son organisation avec les pratiques dominantes alors en vigueur dans le domaine de la coopération éducative. Depuis lors, certaines de ses idées ou pratiques fondatrices ont été reprises, explicitement ou non, par des structures plus importantes et c’est très bien ainsi ! Les chantiers du RESAFADL’ambition du RESAFAD était dans neuf pays africains francophones : Bénin, Burkina Faso, Guinée, Guinée équatoriale, Madagascar, Mali, Mauritanie, Togo, Sénégal, de développer une formation à distance des directeurs d’école mais aussi par sa méthodologie puis par les formations proposées, de faire naître une expertise nationale en numérique. Dans chaque capitale des pays concernés un centre de ressources multimédia fut implanté, relié à l’Internet (ce qui n’était pas forcément simple au siècle dernier) et comportait une salle de formation et un espace de production de ressources éducatives. Certains pôles étaient sous la tutelle directe des Ministères de l’éducation de base, d’autres au sein des universités. Chaque centre national, animé par un correspondant RESAFAD, dont certains seront présents le 15 juin, travaillait d’une part avec des antennes situées dans le pays et d’autre part, dans une dynamique de réseau avec les autres centres nationaux. Une base arrière2, installée à Paris, apportait un soutien à distance avec l’appui d’un consortium universitaire constitué par plusieurs universités et IUFM3. Certains des acteurs(trices) responsables des actions universitaires seront présents. On peut dire avec le recul que RESAFAD s’est développé selon une ligne de recherche action… En 2004, nous proposions la typologie suivante :Une manifestation à caractère patrimoniale orientée vers l’avenirCertains pourraient qualifier cette journée de manifestation d’anciens combattants. Cependant, le casting des personnes présentes dément cette vision car une large majorité des participants et des intervenants africains et européens est plus que jamais dans l’action contemporaine, paradoxalement je ne conteste pas cette dimension « patrimoniale »…
Pourquoi à l’université Paris Descartes/Sorbonne-Paris-Cité ?Un cadre universitaire permet de davantage valoriser les actes qui seront issus de cette journée, la publication prévue fera suite aux travaux des recherches passées ou en cours portant sur le projet et comportera une partie bibliographique. Le choix de Paris 5/Descartes s’explique quant à lui en premier lieu (dans tous les sens de ce dernier mot) par une raison géographique de facilitation organisationnelle. Mais je tiens à souligner plusieurs autres raisons...
RESAFAD et « resafadiens » Aujourd’hui
Permanence, temporalité, changement en éducation…J’ai retrouvé un peu par hasard pour préparer la journée du 15 juin 2018 un texte6 que j’avais publié en 2004, je vous en livre un extrait. Comme le souligne Monique Linard, en Afrique sub-saharienne, on pourrait dire aussi . La crise endémique de l’éducation en Afrique sub-saharienne a souvent été décrite, elle est peu contestable aussi bien dans l’éducation de base que dans l’enseignement supérieur. Par le passé, de nombreux « remèdes » ont été proposés ou administrés aux systèmes éducatifs concernés : ruralisation de l’école, introduction des langues nationales, introduction de l’audiovisuel, réformes des structures, des programmes, du recrutement des enseignants, création d’un véritable enseignement professionnel, scolarisation des filles ou plus récemment plan (un des premiers à l’échelle continentale) « éducation pour tous ». Mais semble-t-il, aucun « remède miracle » ne peut être mis en avant. À la lumière d’une expérimentation précoce mais limitée sur l’usage des TICE – le « programme RESAFAD » – cette contribution s’interroge sur les conséquences de l’introduction des TICE et spécifiquement du e-learning dans l’éducation au Sud. Là encore les discours eschatologiques doivent être relativisés. C’est davantage un désordre économique et éducatif qu’il nous est donné d’observer en Afrique sub-saharienne. La question des technologies n’est pas la question centrale. » Près de quinze années plus tard, il y a dans ce qui précède, particulièrement autour des concepts de permanence, temporalité, changement en éducation, technologie éducative… matière à réflexion et à débat. Sur ces sujets au moins, mais sur bien d’autres aussi : au plaisir de vous écouter et d’en débattre le 15 juin ! Enfin, qu’il me soit permis de citer une anecdote personnelle : il y a deux ans dans une école de brousse au Burkina Faso, où j’étais allé dans le cadre d’un suivi/évaluation du programme OPERA7 de l’AUF, je fus impressionné par la gestion administrative et pédagogique de la directrice comme par son encadrement des jeunes enseignants. En réponse à mon compliment8, elle me montra alors un document, en me disant : « ça m’a beaucoup servi pour mettre en place mon organisation… ». Je reconnus alors un module RESAFAD burkinabé. Certes la qualité initiale de papier et les conditions locales de conservation expliquaient sans doute plus que son usage qu’il fut presque en lambeaux tant d’années après sa diffusion, mais visiblement son contenu semblait toujours utile et opérationnel… J’aurais souhaité que Jean Valérien assiste à la scène. 1Contenus : les TICE alors que beaucoup en doutaient ; s’agissant d’organisation et de gouvernance : assistants techniques nationaux mais coordonnés par une équipe « hors sol » 2Dans un premier temps au LID (Laboratoire d’Ingénierie Didactique) de Paris7 dirigé par B Dumont puis au sein d’une structurel du MAE sous la direction de J. Valérien , J Guidon et moi-même. 7Observation des Pratiques Enseignantes programme dirigé par M Altet, Asfata Kaboré Paré et Nacuzon Sall Agence française de développement/ Agence Universitaire de la Francophonie. http://opera.ifadem.org/programme-opera |